Cette semaine, le bureau de création Tohu-Bohu sort son premier cours chez Artesane, un cours entièrement dédié au dessin de motifs. Des esquisses préparatoires à la finalisation sur Photoshop, Lysandre et Lucile vous accompagnent dans la création de votre propre motif, elles qui en sont passionnées et qui en ont fait leur métier. Mais d’où est née cette passion ? Comment trouvent-elles leurs inspirations ? Nous leur avons posé quelques questions pour que vous en appreniez plus sur leur passion du motif !
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Nous sommes Lucile et Lysandre les fondatrices de Tohu-bohu, un bureau de création graphique et textile. Nous dessinons des collections de motifs pour les professionnels de la mode, de la décoration et du packaging. Nous nous sommes rencontrées pendant nos études. A l’époque, on se retrouvait déjà pour dessiner et travailler côte-à-côte !
D’où vous vient votre goût pour le travail du motif ?
Lysandre : C’est difficile à dire. J’ai l’impression que c’est présent en moi depuis toujours. J’ai souvenir que ma mère avait une collection de foulards aux motifs fleuris impressionnante que j’adorais. Petite, je passais mon temps à dessiner des collections de vêtements et ce qui me plaisait le plus c’était d’imaginer les motifs qui les habilleraient. J’ai du mal à dire d’où cet amour du motif me vient mais en tout cas je me suis lancée dans des études de textile, j’ai appris le stylisme, le patronage, la broderie, la maille, le tissage et c’est finalement vers le motif que je me suis tourné et je ne m’en lasse pas. C’est infini tout ce qu’il est possible de faire.
Lucile : Me concernant je faisais du graphisme généraliste en free-lance. Je n’y trouvais pas de réel plaisir et j’avais envie de passer davantage de temps avec mes pinceaux et mes crayons. J’ai par hasard eu une première expérience chez Lacoste et j’ai adoré. Ensuite la rencontre avec Le Slip Français, qui se lançait, a été déterminante. Il y avait tout à faire pour leur premiers motifs. J’ai pu rencontrer des imprimeurs, comprendre comment ils travaillaient. J’ai pu voir le processus d’une collection de A à Z. C’est à ce moment là que j’ai souhaité ne faire que ça !
Et puis j’ai toujours été attentive aux motifs. J’ai toujours collectionné des tissus trouvés à Emmaüs pour leurs imprimés, aimé les vieux papiers peints, les sols colorés… C’est une présence esthétique qui se retrouve partout, qu’on aime l’art ou pas et peu importe le milieu dans lequel on évolue, le motif fait partie de la vie. C’est une idée qui me plaît beaucoup.
Où trouvez-vous l’inspiration pour la création de vos motifs ?
Ly : Beaucoup dans la nature, j’adore dessiner les fleurs et les végétaux. C’est une source d’inspiration inépuisable. Mais finalement tout peut m’inspirer, la couleur d’un vêtement, une affiche vue dans le métro, un livre feuilleté dans une librairie …
Lu : En ce moment beaucoup dans la rue. Je guette les motifs sur les gens ! Alors comme ils bougent c’est compliqué mais c’est une vraie obsession qui me donne envie de dessiner en repensant à ce que j’ai essayé d’imprimer dans mes yeux. J’essaye de ne plus prendre de photo dans les vitrines quand je vois un motif qui me plaît mais de le regarder vraiment. Je trouve que le plus dur ce n’est pas de trouver l’inspiration mais plutôt de conserver du temps de cerveau sans image. Sinon dessiner devient impossible, je me dis « tant de choses belles existent déjà, à quoi bon ? » !
Quel est le projet sur lequel vous avez préféré travailler et pourquoi ?
La Mini-party pour le Centre Pompidou. Nous avons sorti machines à coudre, papiers colorés, tissus en tout genre et confectionné une scénographie pour un public âgé de 0 à 6 ans. C’était intense !
Travailler le textile en volume c’est quelque chose qu’on aime beaucoup et les occasions sont rares. Le fait qu’on réalisait tout ça pour construire un espace sensoriel pour des jeunes enfants, c’était très stimulant. On essayait de se mettre à leur hauteur, de regarder avec leur yeux pour proposer quelque chose de beau et de joyeux.
Que tout ce travail s’adresse à un public palpable, sur un temps éphémère c’était très différent de notre position habituelle de dessinatrices de l’ombre ! Nous sommes toujours à la recherche de projets où notre travail suscite une rencontre, un évènement, ça permet de partager tout ce qu’on a dans nos cartons à dessins et nos ordinateurs, on trouve que c’est important. Ça donne un grand coup de fouet à la créativité, ça casse le rythme tranquille des collections, bref on adore !
Vos créations sont souvent déclinées sur des textiles, mais vous avez-vous eu l’occasion d’en produire pour d’autre types de supports ?
Nous travaillons régulièrement pour Blissim (ex Birchbox) nos motifs sont imprimés sur leurs box beauté. Nous avons également travaillé sur des supports comme la porcelaine, pour Guy Degrenne notamment. Nous travaillons aussi régulièrement avec une entreprise française de packaging qui s’adresse aux chocolatiers et boulangers pour leur proposer de jolis coffrets imprimés. Comme on disait, le motif est partout, les supports potentiels sont nombreux !
Si vous deviez donner un conseil à un débutant en dessin de motif ?
Lu : Justement je dirais faire attention au flot d’images accessibles. Cela peut être décourageant et inhibant. Dessiner pour soi, sans contrainte et réfléchir après coup pour quel support et quel public, le motif réalisé pourrait convenir. C’est en faisant et refaisant des motifs qu’on acquiert ses propres petits réflexes pour la composition, la couleur et aussi son propre style !
Retrouvez leur cours « Dessiner et créer des motifs » Artesane.com.
0 commentaires
Trackbacks/Pingbacks